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L’histoire d’un Poilu : Albert Séraphin PETIT

Je vais vous parler de l'arrière-arrière grand-père de mon mari :

Albert Séraphin PETIT, soldat de la Première Guerre Mondiale

Commençons par la famille d’Albert : ses parents, Séraphin PETIT et Léopoldine, Alphonsine LENGELLÉ habitaient respectivement chez leurs parents au faubourg Saint Maurice, lui rue de la montagne aux chevaux n°2 et elle au Quai de la Somme n°120.

Les deux jeunes amoureux se sont mariés le samedi 6 décembre 1879 à Amiens (80).

Séraphin exerçait la profession de garçon de magasin, tandis que Léopoldine était ménagère (femme au foyer).

De leur union naîtra 5 enfants :

  • En 1880 à Amiens (80), naît Florentine, Alphonsine qui malheureusement décèdera cette même année à Amiens (80),
  • En 1882 à Amiens (80), naît Angèle, Octavie, qui se mariera avec Edmond, Albert FRENOY en 1907 à Amiens (80),
  • Le mercredi 20 août 1884 à Amiens (80), naît notre cher Albert, Séraphin.
AD de la Somme - Acte de naissance d'Albert Séraphin PETIT
Capture d'écran sur Google Maps
  • En 1890 à Amiens (80), naît Yvonne et décède en 1891 à Amiens (80),
  • En 1894 à Amiens (80), naît Renée, Alphonsine, qui se mariera avec Émile, Ernest MERDIEU en 1913 à Amiens (80), malheureusement ce dernier décèdera en 1915. Elle se remariera avec Albert, Altidor en 1920 et décèdera à Amiens (80) dans les années 1960.

 

Notre jeune Albert et sa famille ont grandi au faubourg Saint-Maurice, rue de la Montagne aux Chevaux, aujourd’hui appelée « rue Monstrelet ». 
Saint-Maurice a évolué au fil du temps, passant d’un village médiéval à un faubourg avant de devenir un quartier de la ville d’Amiens. Au 19e siècle, cette région était principalement axée sur les activités agricoles, notamment la culture de la vigne, la production de céréales, le maraîchage, ainsi que l’élevage de bovins et d’ovins dans les prairies longeant la Somme.

Un beau jour, Albert rencontre Victorine Marie SOYEUX, qui est née en 1881 sous le nom de JULLIART et légitimée SOYEUX par le mariage de ses parents le 23 septembre 1882, eux aussi ayant grandi dans le même quartier. Avant leur mariage deux enfants naîtront : Charlotte en 1900 et Robert en 1907. Cependant, Albert et Victorine n’étaient pas mariés, les enfants ont été reconnus uniquement par Victorine, portant ainsi le nom de SOYEUX.

« Pourquoi les enfants ne portaient-ils pas le nom de leur père ? » Me demanderiez-vous peut-être. Une des raisons est qu’Albert n’était pas majeur, il avait seulement 16 ans à la naissance de Charlotte. « Et pour Robert ? » Me diriez-vous. Il aurait pu le reconnaître, car il avait 22 ans à sa naissance ! Certes, mais en 1905 il a été appelé pour effectuer son service militaire. Il est arrivé au Corps d’Armée le 10 octobre 1905 en tant que soldat de 2nde Classe, il est réformé temporairement entre le 18 octobre 1905 et le 22 août 1906, date à laquelle il a été rappelé et réaffecté au 161ème régiment d’Infanterie jusqu’au 1er mars 1908. Robert est né en décembre 1907 pendant le service militaire de son père.

Ce point éclairci, continuons.

Albert est maintenant revenu à la vie civile, il serait temps de penser au mariage pour régulariser la situation et reconnaître ses enfants.

Le samedi 27 novembre 1909, Albert et Victorine se marient à Amiens (80). Ils ont demandé de légitimer Charlotte et Robert SOYEUX, à la suite de cette déclaration, ils portent désormais le nom de PETIT.

2 août 1914 : le jour où le destin de toute une population va basculer.

Nous sommes le 4 août 1914, à quelques jours de ses 31 ans, et après de belles année en tant que père de famille et teinturier, il est temps pour Albert d’être engagé et de rejoindre le 272ème Régiment d’Infanterie

Affiche « ordre de mobilisation générale », cote AE/II/3598

Le 9 août, les 2192 hommes du 272ème RI est séparé en deux éléments à la gare de Longueau. Les deux groupes arrivent à Stenay dans la Meuse (55) à des heures différentes. Leur mission est claire : il faut garder les ponts.

Les soldats avancent et se rapprochent de plus en plus vers des combats acharnés contre les troupes allemandes. Nous somme le 25 août 1914 à Loizon et les premiers blessés sont signalés… Malgré tout, le Régiment poursuit son avancée, mais les luttes deviennent plus fréquentes et plus intenses, entraînant des pertes humaines et des blessés graves. Malheureusement, blessés, disparus et morts augmentent chaque jour…

Sur le front
Combats

À compter de ce jour, le régiment suit le mouvement général de repli et franchit la Meuse à Stenay. Le 272ème Régiment d’infanterie établit sa ligne de défense le 6 septembre à Orconte (sud-est de Vitry-le-François). Le 10 septembre, le 272ème RI  est engagé dans la première bataille de la Marne entre Vitry-le-François et Saint-Dizier. Le 12 octobre, l’unité est engagée en Argonne. Tous les soldats font preuve de courage face aux troupes ennemies et participent activement à l’occupation de la 1ère ligne de défense.

Nous sommes le 19 octobre 1914, il est  6 heures du matin : réception des ordres d’opérations pour cette journée et ordre d’organiser la relève du 272ème RI par le 328ème RI pour le lendemain, c’est-à-dire le 20 octobre. Toutefois, dans la matinée, les 17ème  et 20ème Compagnies, dont fait partie Albert, continuent à supporter des tirs de grenades par les Allemands, Ces tirs ont  causé énormément de pertes.

À la veille de la relève de régiment, Albert fait alors partie des soldats disparus au bois de la Gruerie dans la forêt d’Argonne, dans la Marne.

Combats dans le bois de Gruerie

À la veille de la relève de régiment, Albert fait alors partie des soldats disparus au bois de la Gruerie dans la forêt d’Argonne, dans la Marne. Son décès a été fixé au 19 octobre 1914 par un jugement déclaratif rendu le 18 mai 1920. Albert est officiellement déclaré « MORT POUR LA FRANCE » en juin 1920.

Petit Albert Séraphin - Mémoires des hommes

Malheureusement, la Grande Guerre aura privé Charlotte et Robert qui ne grandiront pas auprès de leur père et aura retiré à Victorine son mari. Victorine désormais veuve avec deux enfants ne se remariera pas.

Albert, Victorine, Charlotte et Robert sont comme des milliers d’autres Français et Française de cette époque, des victimes directes et indirectes de ce conflit qui s’étendra de 1914 à 1918 et causera près de 1 400 000 soldats français tombés au combat.

 

NE LES OUBLIONS PAS. Albert Séraphin PETIT est inscrit sur le monument, Place du Maréchal FOCH à Amiens (80)

Monument aux Enfants d'AMIENS morts pour la France (1914 - 1918) 8FI5356 - Archives de la Somme
Capture d'écran Google Maps

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