Aujourd’hui je suis un tas de briques et de terre, à quelques mètres d’un village situé au Sud-Est d’Amiens du nom de « Grivesnes ».
Nous les moulins à vent, nous sommes plus connus sous le nom de moulins-tours. Nous sommes des structures qui utilisent la puissance du vent pour moudre le grain en farine. Nous sommes principalement composés d’une grande tour en forme de cylindre avec des pales que l’on appelle aussi ailes, qui tournent et capturent l’énergie éolienne.
Nous datons de l’Antiquité et nous sommes devenus populaires en Europe à partir du Moyen-Âge et plus particulièrement aux Pays-Bas. Malheureusement notre utilité économique a diminué mais nous sommes – je l’espère toujours – appréciés pour notre patrimoine historique et nous avons influencé le développement de l’énergie éolienne moderne.
Je suis, comme je vous l’ai dit précédemment, situé à Grivesnes, un village situé au Sud-Est d’Amiens. Celui-ci, comme de nombreux villages, villes et région pendant la Première Guerre mondiale, a été fortement impacté par le conflit. Il se trouvait dans la zone proche du front occidental, appelé aussi le Front de l’Ouest. Grivesnes a été occupé par les forces allemandes et a subi des dégâts et des destructions causés par des combats et des bombardements.
La population a dû faire face aux conséquences de l’occupation allemande : réquisition des vivres, de matériaux et de main-d’œuvres.
Les habitants ont été contraints de quitter leurs foyers pour des raisons de sécurité et de survie.
Grivesnes en première ligne
Les Allemands doivent progresser vers l’ouest en direction d’Ailly-sur-Noye. Grivesnes est au centre des combats car les Allemands sont obligés de prendre le village afin d’empêcher les renforts français de se diriger vers Amiens.
Le village a été le théâtre d’une bataille acharnée, allant jusqu’au corps-à-corps à la baïonnette, qui a permis aux troupes françaises et britanniques de couper la route vers Amiens aux troupes allemandes. De nombreux soldats ont été enterrés sans cérémonie. Le château, entouré alors d’un parc a subi un déluge d’obus qui l’a endommagé aux deux-tiers. Les combats se sont poursuivi jusqu’à la fin de la guerre, notamment dans le secteur des carrières. À l’issue de la guerre, le village est considéré comme largement détruit.
Moi le moulin de Grivesnes, surnommé aussi « le moulin de la Folie », je me trouvais dans cette zone d’affrontements meurtriers. Et malheureusement ma vie a pris fin en 1918, car oui, j’ai été détruit durant l’offensive de printemps lors des combats de Mars/Avril 1918.
À ce jour, voilà ce qu’il reste de moi. Maintenant vous connaissez mon histoire et celle de la commune qui m’a vu à la fois sortir de terre mais aussi tomber lors de la Grande Guerre.
Bonjour, j’ai beaucoup aimé l’histoire de ce moulin et la manière dont vous la racontez. Dans la région angevine d’où je viens, nous avons aussi beaucoup de moulins qui ont connu d’autres vicissitudes de l’Histoire. Heureusement que nos aïeux avaient lancé cette mode des cartes postales et les collectionnaient. Merci.
2 commentaires
mémoires Régis
Bonjour, j’ai beaucoup aimé l’histoire de ce moulin et la manière dont vous la racontez. Dans la région angevine d’où je viens, nous avons aussi beaucoup de moulins qui ont connu d’autres vicissitudes de l’Histoire. Heureusement que nos aïeux avaient lancé cette mode des cartes postales et les collectionnaient. Merci.
Nathalie Plessier
Bonjour Régis et merci pour votre commentaire.